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19/10/2014

Conclusion du Synode : l'enseignement du pape

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...et sa rude leçon aux journalistes :


 

 

Compte-rendu de Radio Vatican : 

 

« Avec un esprit de collégialité et de synodalité, nous avons vécu vraiment une expérience de Synode, un parcours solidaire, un chemin ensemble. Comme dans chaque chemin, il y a eu des moments de course rapide, quasiment à vouloir vaincre le temps et arriver le plus vite possible au milieu, et des moments de fatigue (...), d'autres moments d’enthousiasme et d’ardeur. Il y a eu des moments de profonde consolation, en écoutant le témoignage des vrais pasteurs qui portent sagement dans le cœur les joies et les larmes de leurs fidèles. Des moments de consolation et de grâce en écoutant les témoignages des familles qui ont participé au Synode et ont partagé avec nous la beauté et la joie de leur vie maritale. (...) Et puisque c’est un chemin d’hommes, avec les consolations il y a eu aussi d’autres moments de désolation, de tensions et de tentations.»

Le
pape François a alors énoncé une série de tentations qu'il a pu percevoir en écoutant les pères synodaux.

Première tentation : « La tentation du raidissement hostile, c’est-à-dire de vouloir s’enfermer dans la lettre (...), à l’intérieur de la loi, dans la certitude de ce que nous connaissons et non de ce que devons encore apprendre et atteindre. Du temps de Jésus, c’est la tentation des zélotes, des scrupuleux, des empressés et aujourd'hui de ceux qu’on appelle aujourd’hui des "traditionalistes" ou aussi des "intellectualistes". »

Deuxième tentation : « La tentation d’un angélisme destructeur, qui au nom d’une miséricorde traîtresse met un pansement sur les blessures sans d’abord les soigner, qui traite les symptômes et non les causes et les racines. C’est la tentation des timorés, et aussi de ceux qu’on nomme les progressistes et les libéraux. »

Troisème tentation : « La tentation de transformer la pierre en pain pour rompre un long jeûne, pesant et douloureux (Lc 4, 1-4) et aussi de transformer le pain en pierre et la jeter contre les pécheurs, les faibles, les malades (Jn 8,7) c’est-à-dire de les transformer en fardeau insupportable (Lc 10, 27). »

Quatrième tentation : « La tentation de descendre de la Croix, pour contenter les gens, de ne pas rester à accomplir la volonté du Père, de se plier à l’esprit mondain au lieu de le purifier et de le plier à l’Esprit de Dieu. »

Cinquième tentation : « La tentation de négliger le depositum fidei (ndlr : le dépôt de la foi) en se considérant non comme les gardiens mais les propriétaires et les maîtres ou, de l’autre part, la tentation de négliger la réalité en utilisant une langue minutieuse et un langage pour dire tant de choses et ne rien dire. Nous appelons "byzantinisme", je crois, ces choses. »

Mais le
pape François a répété que ces tentations et ces contradictions étaient naturelles : « Les tentations ne doivent ni nous effrayer ni nous déconcerter et encore moins nous décourager, parce qu’aucun disciple n’est plus grand que son maître. Donc si Jésus a été tenté, ses disciples ne doivent pas s’attendre à un traitement meilleur. Personnellement j’aurai été très préoccupé et attristé s’il n’y avait pas eu ces tentations et ces discussions animées, ces mouvements de l’esprit, comme les appelait saint Ignace de Loyola, si tous étaient d’accord ou taciturnes dans une fausse et quiétiste paix. Au lieu de cela, j’ai vu et j’ai écouté, avec joie et reconnaissance, des discours et des interventions pleines de foi, de zèle pastoral et doctrinal, de sagesse, de franchise, de courage, et de "parrhesia" (parole de vérité)... Et ceci toujours, je l’ai dit ici dans l’Aula, sans mettre en discussion les vérités fondamentales du sacrement du mariage : l’indissolubilité, l’unité, la fidélité et la procréativité, l’ouverture à la vie. »

Ainsi le
pape considère que cette expérience synodale représente une véritable expérience d'Église : « Ceci est l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique et composée des pécheurs, qui ont besoin de sa miséricorde. Ceci est l’Église, la vraie épouse du Christ, qui cherche à être fidèle à son époux et à sa doctrine. C’est l’Église qui n’a pas peur de manger et de boire avec les prostituées et les publicains, l’Église qui a les portes grandes ouvertes pour recevoir ceux qui sont dans le besoin, les repentis et pas seulement les justes ou ceux qui croient être parfaits ! »

Il a fait allusion aux échos médiatiques suscités par les discussions synodales :
«Tant de commentateurs, ou de gens qui parlent, ont imaginé voir une Eglise en conflit, une partie contre l’autre, en doutant même de l’Esprit Saint, le vrai promoteur et garant de l’unité et de l’harmonie dans l’Église. L’Esprit Saint qui au long de l’Histoire a toujours mené la barque, à travers ses ministres, aussi quand la mer était contraire et agitée et les ministres infidèles et pécheurs. Et comme je vous l’ai dit au début du Synode, il était nécessaire de vivre tout cela avec tranquillité, avec paix intérieure aussi, parce que le Synode se déroule cum Petro et sub Petro et que la présence du pape est garantie pour tous. »

« Parlons un peu du
pape, maintenant, en relation avec les évêques, a lancé François, suscitant des rires parmi les pères synodaux. Donc, le devoir du pape est celui de garantir l’unité de l'Église. Et celui de rappeler aux fidèles leur devoir de suivre fidèlement l’Évangile du Christ, et celui de rappeler aux pasteurs que leur premier devoir est de nourrir le troupeau que le Seigneur leur a confié et de chercher à accueillir avec paternité et miséricorde et sans fausse peur les brebis égarées. »

«
Nous avons encore un an pour mûrir, avec un vrai discernement spirituel, les idées proposées et trouver des solutions concrètes à tant de difficultés et d’innombrables défis que les familles doivent affronter, à donner des réponses à tant de découragements qui entourent et étouffent les familles. » Et le pape a précisé que la Relatio Synodi votée ce samedi après-midi servirait de Lineamenta,
de fil rouge, pour la réflexion des conférences épiscopales dans la perspective du Synode de 2015.



  source :
Radio Vatican



Commentaires

DU BOULOT

> avec les médias, du boulot en vue.
Encore ce matin France Info : bon reportage de conclusion du synode avec itw de Schönborn. Mais précédé d'un "chapeau" invraisemblable du présentateur : "Le pape François a bien du mal à réformer l'Eglise pour lui faire accepter la bienveillance envers les divorcés et les homosexuels." Sic.
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Écrit par : remi / | 19/10/2014

ALLELUIA

> François renvoie au caté les "traditionalistes", les "progressistes", les "libéraux" ! alleluia.
Aidons-les à devenir chrétiens, donc sans étiquette.
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Écrit par : remi / | 19/10/2014

> triste de voir des journalistes catholiques qui manquent de confiance en l'Esprit Saint.
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Écrit par : albert / | 19/10/2014

Deux questions sur le rapport final

> Comment est calculée la majorité des deux tiers : sur les présents (174?) ou sur les membres (253) ?
Pourquoi les paragraphes n'ayant pas eu la majorité ont ils été tout de même publiés ?
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Écrit par : Roger / | 19/10/2014

IL TIENT LA BARRE

> Une certitude : François tient bien la barre !
Après cette première étape, et lisant cet enseignement du Saint-Père, je pense au cheminement augustinien de « cupiditas » en « caritas » auquel tout baptisé est appelé. Ne peut-il pas encore une fois nous aider ? Nous servir à cerner tant les fils et filles « cupides » qui voudraient faire canoniser leurs convoitises touchant la famille et l’enfant, que les Pères « charitables » à l’excès, ou à l’inverse, « charitables » à demi dans le discernement des responsabilités touchant ce même domaine : la famille, l’enfant à accueillir, protéger et éduquer.
Car avec les boniments très orientés des médias depuis quinze jours, on en viendrait presque à oublier, j’ai envie de dire, ce que ce synode « manifeste pour tous » : les exigences de l’Eglise touchant la cellule de base de toute société, la famille composée d’un père, d’une mère et d’un ou plusieurs enfants…
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Écrit par : Denis / | 19/10/2014

LOIN DES "BASES"

> Le miracle François est en train de se produire : des ex-"cathos de droite revendiqués" sont en train de s'éloigner de leurs bases, alleluia. Si les plus ancrés dans ce genre de certitudes se mettent à dériver loin d'elles par loyauté envers le successeur de Pierre, on pourra dire qu'il n'y a que dans l'Eglise catholique qu'on voit des processus pareils. Et cela prouve qu'elle est surnaturelle.
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Écrit par : Jean-Bernard / | 19/10/2014

à Albert

> "catholique", le présentateur de France info ????
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Écrit par : le balp / | 19/10/2014

> meuh non pas lui. Un autre ailleurs. On en a parlé ici.
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Écrit par : albert / | 19/10/2014

@ Roger

> Le calcul se fait sur les votes : placet, non placet, abstention.
La relatio est un compte-rendu du synode, un document de travail pour l'année qui s'ouvre jusqu'au synode ordinaire d'octobre 2015. Ce document revient vers nous dans les diocèses et le pape nous demande de travailler dessus, de réfléchir, débattre etc.
C'est lui qui a décidé que soit public le résultat des votes.
Les 3 paragraphes rejetés (non placet) sont inclus pour que la réflexion à ce sujet se poursuive, étant precisé qu'ils ne reflètent pas l'opinion générale du synode car ne font pas l'objet d'un consensus suffisant. Mais ils restent sur la table pour approfondissement.
Ce non placet montre cette nécessité d'approfondissement. En l'état, les pistes avancées sur la question de la communion des divorcés-remariés ne sont pas suffisamment fondées théologiquement. En bref, le non placet signifie "copie à revoir" mais le sujet reste sur la table.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 19/10/2014

A Roger :

> il faut la majorité des deux tiers sur 183 présents, c'est-à-dire 123 voix.
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Écrit par : JG / | 19/10/2014

> Il ne se laisse pas "impressionner par les loups"
mais ça ne veut pas dire que ça soit facile.
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Écrit par : Eric Levavasseur / | 20/10/2014

LA TROISIÈME TENTATION

> Bonjour
Quelqu'un pourrait-il éclairer ma lanterne et commenter un peu plus la troisième tentation (qui en compte deux, contraires) en donnant des illustrations, exemples et pistes de réflexion.
Je comprends bien les 4 autres mais j'avoue ne pas saisir l'enjeu particulier de ces deux-là.
Merci !
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Écrit par : LR / | 20/10/2014

@ LR – sa demande d’explication… Une tentative !

> Or donc, dit le pape concluant le synode :
« Troisième tentation : « La tentation de transformer la pierre en pain pour rompre un long jeûne, pesant et douloureux (Lc 4, 1-4) et aussi de transformer le pain en pierre et la jeter contre les pécheurs, les faibles, les malades (Jn 8,7) c’est-à-dire de les transformer en fardeau insupportable (Lc 10, 27). »
- « Transformer la pierre en pain » : échapper au réel, s’en affranchir ? Par exemple, dans le cas du couple homosexuel, bien incapable d’engendrer – chercher à « rompre » ce « long jeûne, pesant et douloureux » ? Ce faisant, se prendre pour le Créateur. « Vous serez comme des dieux », dit le serpent/Satan au couple primordial. Aujourd’hui, à la suite du Tentateur, prendre rang parmi tous les néo-concepteurs et fabricateurs d’enfants sur mesure (PMA, GPA… utérus artificiel ?).
- « Transformer le pain en pierre et la jeter contre les pécheurs… » On peut penser au pain de la Parole de vie. Faire en sorte qu’elle ne « porte pas pierre » (privilège du diable) quand nous la faisons nôtre mais soit au contraire toujours en accord avec la Miséricorde divine : que le pécheur, le faible, le malade – et se reconnaissant comme tel – soit regardé comme la Samaritaine par Jésus et orienté vers l’eau vive, la « source d’eau jaillissant pour la vie éternelle »… Et puisque nous parlons « couple » et famille, se souvenir au coeur de cet évangile de la Samaritaine (Jn 4), de cet échange étonnant :
« 15 La femme lui dit :« Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »
16 Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »
17 La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari :
18 des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. »
19 La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !... »
Jésus ne recule jamais devant la vérité. Mais la rappelle avec douceur. Et n’en fait jamais un « fardeau insupportable » à porter.
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Écrit par : Denis | 20/10/2014

@ LR

> Je pense que ce paragraphe est une métaphore de la question des divorcés-remariés et de l'eucharistie :
- "Transformer la pierre en pain pour rompre un long jeûne" signifie que la solution de facilité consisterait à rompre le jeûne eucharistique pour donner la communion à tous, sans discernement. Cela reviendrait à donner de la pierre en croyant donner du pain.
- "Transformer le pain en pierre" : le pain de vie reçu par les uns et non par les autres deviendrait un motif de jugement, de condamnation, de séparation. Nous ferions de notre pain reçu une pierre que nous jetterions à la face de ceux qui ne le reçoivent pas, leur infligeant ainsi un insupportable fardeau.
C'est ainsi que je reçois ce paragraphe, mais je peux me tromper...
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 21/10/2014

@ Denis et Guillaume de Prémare

> Merci beaucoup à tous deux d'avoir pris le temps,au milieu de cet échauffement post synodal, de me proposer des pistes de lecture.
Le lien avec l’Eucharistie m'éclaire particulièrement.
Bien à vous
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Écrit par : LR / | 21/10/2014

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